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09novembre1989lejourdapres-net.over-blog.com

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La chute du Mur de Berlin, a été un événement politique considérable, elle est aussi un bouleversement économique comme il ne s'en produit qu'un ou deux par siècles, comparable, dans son ampleur et ses conséquences, à une guerre mondiale. Du jour au lendemain ou presque, le "contre-capitalisme" est démantelé, laissant le champ libre à une économie de marché planétaire. Dès l'effondrement du rempart de béton de la RDA, c'est la ruée de l'Ouest : les entreprises multinationales occidentales se précipitent sur les nouveaux territoires conquis , pour y vendre leur produits, les fabriquer ou acheter des matières premières. Le marché et la "démocratie" annexent l'Est d'un même pas . Le rapport de force entre le capital et le travail s'inverse. Avant novembre 1989, les travailleurs profitaient indirectement de la crainte du communisme - pour limiter les risques de révolution, les entreprises et les Etats consentaient des augmentations de salaires régulières et des droits sociaux étendus. Tout d'un coup, cette crainte disparaît. Pire, les non qualifiés occidentaux sont mis en concurrence avec les non qualifiés slovaques ou chinois, cinquante fois moins bien payés. Et c'est au contraire le détenteur de capital qui profite d'un monde ouvert, dans lequel il peut faire circuler son argent comme bon lui semble pour profiter des opportunités de rendement ou de taxation favorables. La chute du Mur a signé la victoire du rentier.


Start up, l'illusion, le symbole parfait du capitalisme .

Publié le 9 Juillet 2017, 06:33am

  Les discours sur les start-up sont tenus par les entrepreneurs eux-mêmes, et sont du coup positifs. Pendant les quatre années où j’ai travaillé dans ce milieu, j’ai toujours été surprise par le décalage entre ce discours et la réalité qui était la mienne.

J’ai écrit ce livre pour rééquilibrer cette image et donner le point de vue des petites mains. Depuis sa parution, j’ai d’ailleurs reçu une centaine de messages me confirmant cette réalité et me remerciant d’avoir livré ce témoignage.

Beaucoup de managers sont très jeunes, n’ont pas d’expérience et très peu d‘empathie, ce qui donne lieu parfois à des situations de flicage et d’infantilisation. À force de vouloir rejeter le vieux monde du corporate, s’installe une espèce d’absence de culture sur le management. L’organisation prétendument horizontale est un leurre, c’est un discours de façade.

Les prises de décision sont concentrées entre quelques personnes. Je n’ai jamais eu l’occasion de jouir des libertés ni de l’autonomie qui m’avaient été présentées lors de l’entretien d’embauche. Il y a un discours de façade, quand j’avançais des initiatives, on me répondait plein d’enthousiasme « great », mais cela devait faire l’objet d’une validation par un supérieur et c’était rarement suivi d’effets.

La hiérarchie est en réalité principalement verticale, le CEO [chief executive officer, équivalent de PDG, N.D.L.R.] est très souvent dans une tour de verre symbolique et/ou manifeste. C’est l’ancien monde de l’entreprise avec des habits neufs.

 Il y a différents logiciels de ressources humaines qui permettent de voir ce que font les salariés en temps réel. Le fonctionnement des start-up repose souvent sur des récompenses pour celui ou celle qui effectue les meilleurs résultats. Ce sont des goodies ou autres avantages court-termistes, mais jamais des augmentations de salaire pérennes.

J’ai par exemple gagné un bon d’achat Amazon de 100 euros, alors que j’étais payée 960 euros brut pour un quatre-cinquième… Si ce type d’incitations peut en stimuler quelques-uns un certain temps, à long terme, l’envie de travailler ensemble s’émousse. Ces cadeaux sont là pour compenser un manque, comme un meilleur contrat. Je ne pense pas que tous les managers soient conscients de cela, certains appliquent cette pratique, parce qu’ils l’ont vu ailleurs, il y a un effet mode.

Plus généralement, les conditions de travail en start-up sont précaires. Le recours aux freelance y est très important, comme avec le statut d’auto­entrepreneur en France, par exemple. Dans la douzaine de start-up que j’ai connue, le contrat le plus long que j’ai eu est un CDD de 6 mois.

L’idéologie, qui est répandue par les dirigeants des start-up, est assez chimérique et en partie fantasmagorique. Le surnom de « Licorne » donné aux start-up à succès en témoigne. C’est un animal qui n’a jamais existé mais qui est chargé d’une symbolique positive. Le philosophe Eric Sadin appelle cela le « capitalisme lumineux ». C’est un système de pensée basé sur le fantasme  .

Extrait de:

https://www.alternatives-economiques.fr/start-up-lancien-monde-de-lentreprise-habits-neufs/00078966

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