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09novembre1989lejourdapres-net.over-blog.com

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La chute du Mur de Berlin, a été un événement politique considérable, elle est aussi un bouleversement économique comme il ne s'en produit qu'un ou deux par siècles, comparable, dans son ampleur et ses conséquences, à une guerre mondiale. Du jour au lendemain ou presque, le "contre-capitalisme" est démantelé, laissant le champ libre à une économie de marché planétaire. Dès l'effondrement du rempart de béton de la RDA, c'est la ruée de l'Ouest : les entreprises multinationales occidentales se précipitent sur les nouveaux territoires conquis , pour y vendre leur produits, les fabriquer ou acheter des matières premières. Le marché et la "démocratie" annexent l'Est d'un même pas . Le rapport de force entre le capital et le travail s'inverse. Avant novembre 1989, les travailleurs profitaient indirectement de la crainte du communisme - pour limiter les risques de révolution, les entreprises et les Etats consentaient des augmentations de salaires régulières et des droits sociaux étendus. Tout d'un coup, cette crainte disparaît. Pire, les non qualifiés occidentaux sont mis en concurrence avec les non qualifiés slovaques ou chinois, cinquante fois moins bien payés. Et c'est au contraire le détenteur de capital qui profite d'un monde ouvert, dans lequel il peut faire circuler son argent comme bon lui semble pour profiter des opportunités de rendement ou de taxation favorables. La chute du Mur a signé la victoire du rentier.


Les futurs historiens porteront,  un regard plus critique sur la réunification et les mérites du chancelier Kohl qu'à l'heure actuelle.

Publié le 1 Juillet 2017, 19:00pm

L'Allemagne est en train de se constituer en état souverain dans l'Europe "Impostures politiques". Livre de Marie France GARAUD (Auteur) Comment en sommes-nous arrivés là ? Nos gouvernants occupent le pouvoir mais ne l'exercent pas. Nul n'en doute, d'ailleurs, hors d'une classe politique absorbée par ses concurrences internes alors que l'Etat fait naufrage, impuissant à agir, discrédité par les scandales de tous ordres, réduit au simulacre de son ancienne grandeur. Nous glissons de l'Etat à la société, de la souveraineté à l'identité et du gouvernement à la gestion, refusant de comprendre ce que ce dérapage comporte d'imposture, révèle d'inconsistance et engendre de dangers. Depuis la chute du Mur de Berlin , le monde bouge partout autour de nous et ses bouleversements nous heurtent de plein fouet. Oui, la déglaciation du monde communiste a transformé tous les rapports de force. Oui, la Chine restaure son empire. Non, l'Europe n'est plus le centre du monde qu'elle fut pendant des siècles. Oui, l'Allemagne y prend la main et ce n'est pas d'hier.L'ampleur de ces mutations devrait conduire ceux qui prétendent gouverner à un formidable effort de courage et de lucidité. Chacun constate que ce n'est pas le cas. Cultiver la rage ou la nostalgie ne servirait à rien. Le plus urgent serait de simplement poser les problèmes...

La réunification allemande n'est pas seulement une des causes profondes de la crise européenne, elle est aussi à l'origine de notre incapacité à en sortir. Telle est en effet la tragédie de l'ancien chancelier : la réalisation de son grand œuvre politique (la réunification allemande) portait en elle la destruction de son plus grand rêve politique (l'unité européenne).

La réunification précipitée de l'Allemagne a coûté près de 2 000 milliards d'euros de transferts sociaux. C'est le plus bel exemple de mauvaise gestion économique au monde. Un record sur le point d’être battu par le désastre européen .

Au lieu de l'unité européenne, nous avons procédé à l'unité nationale. Nous avons changé de capitale en même temps que de culture politique, désormais plus proche de Moscou que de Bruxelles, Paris et Londres. Je me souviens de la réponse que m'avait faite un député et haut responsable de la CDU il y a quelques années alors que je l'interrogeais sur la coordination des politiques économiques dans l'espace européen : l'Allemagne ne coopère pas au niveau européen mais au niveau du G20, les vingt pays les plus industrialisés au monde. L'Allemagne ne se considère plus comme un membre de l'Union européenne mais comme une puissance autonome, traitant d'égale à égale avec les Américains, les Russes et les Chinois sans se préoccuper de petits importuns comme les Etats européens.

Comment en est-on arrivé là ? La réunification allemande a escamoté un paramètre fondamental de la dynamique européenne qui reposait sur l'équilibre entre lescinq plus grands pays membres (Allemagne de l'Ouest, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne). Ce n'est pas un hasard si les Britanniques ont perdu tout intérêt pour le projet européen après la réunification de l'Allemagne. Le désengagement progressif du Royaume-Uni n'a fait qu'aggraver ce déséquilibre.

La réunification de l'Allemagne et celle de l'Europe ne vont pas de pair, toutes deux ont économiquement mal tourné. Les futurs historiens porteront,  un regard plus critique sur la réunification et les mérites du chancelier Kohl qu'à l'heure actuelle.

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