la mondialisation exigeait encore que les entraves qui freinaient la libre circulation des capitaux, des marchandises, mais également des hommes soient supprimées. La politique cessa d’être alors le garant de la souveraineté des peuples et des nations. Elle devint le gérant du commerce.
La mondialisation ne fut assurément pas inspirée par les peuples, mais par les sociétés (ou firmes multinationales), les investisseurs et financiers internationaux. Maurice Allais soulignait que la doctrine du libre-échange mondialiste contemporaine a été imposée aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, puis par toutes les multinationales. Le linguiste Claude Hagège rappelait ce mot de l’économiste américain J.K. Galbraith : « la mondialisation n’est pas un concept sérieux. Nous l’avons inventé pour faire accepter notre volonté d’exploiter les pays placés dans notre zone d’influence .
Le processus de mondialisation a également pu être interprété comme une réponse du capitalisme à la crise du modèle fordiste (années 60) et de son corollaire l’Etat providence. Le régime d’accumulation fordiste était basé sur la croissance du salaire réel grâce aux gains de productivité. Elle s’accompagnait de la mise en place d’un système de protection sociale. Dans ce modèle, la contrainte extérieure (ou croissance des autres pays) était limitée « par la croissance du commerce international relativement à la croissance des marchés intérieurs, et par l’hégémonie des Etats-Unis ». Mais quand « la compétitivité s’équilibra entre les Etats-Unis, l’Europe et le Japon, la recherche d’économie d’échelle impliqua une internationalisation des processus productifs. Alors, les firmes des pays fordistes cherchèrent de plus en plus à contourner des règles salariales en sous-traitant la production vers les pays non fordistes, socialistes ou en voie de développement.»
Malgré le développement de la technologie et la baisse du coût des transports, la mondialisation exigeait encore que les entraves qui freinaient la libre circulation des capitaux, des marchandises, mais également des hommes soient supprimées. La politique cessa d’être alors le garant de la souveraineté des peuples et des nations. Elle devint le gérant du commerce.
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